Cette 12e étape du Tour s'étend entre Bourg-Saint-Maurice et l'Alpe d'Huez sur une distance de 175,5 kilomètres[1]. Les différentes ascensions totalisent un dénivelé positif de 5 000 m[2].
À partir de Bourg-Saint-Maurice (768 m d'altitude), l'étape commence par environ 25 km de descente, avant d'entamer l'ascension du col de la Madeleine, classée hors catégorie[1]. L'ascension s'étend sur 25,3 km avec une pente moyenne de 6 %[1]. Le sommet, culminant à 2 000 m, arrive après 53,5 km de course[1].
Après une longue descente, les coureurs doivent gravir les lacets de Montvernier, classés en deuxième catégorie, culminant à 782 m après 3,4 km d'ascension à 8,2 %[1]. Une courte descente les mène ensuite à Saint-Jean-de-Maurienne où est disputé le sprint intermédiaire[1].
Les coureurs entament la très longue ascension du col de la Croix-de-Fer, classée hors catégorie, s'étendant sur 29 km à 5,2 % de moyenne[1].
Une nouvelle longue descente les mène alors au Bourg-d'Oisans, au pied de l'ascension finale de l'Alpe d'Huez, classée elle aussi hors catégorie, caractérisée par ses 21 lacets à parcourir sur une distance de 13,8 km avec une pente moyenne de 8,1 %[1].
Déroulement de la course
161 coureurs prennent le départ de cette 12e étape du Tour de France 2018, le deuxième du Tour 2017, Rigoberto Urán ayant annoncé dans la matinée son retrait de la compétition[3]. Les trente premiers kilomètres de légère descente dans la vallée de la Tarentaise sont parcourus à de 60 km/h de moyenne[3].
Les premiers kilomètres du col de la Madeleine voient se former une échappée, comprenant notamment Alejandro Valverde, Ilnur Zakarin, Mikel Nieve, le maillot blanc Pierre Latour ou encore le maillot blanc à pois rougesJulian Alaphilippe, mais surtout Steven Kruijswijk, sixième du classement général à deux minutes et 40 secondes de Geraint Thomas[3]. Au col de la Madeleine, le peloton a deux minutes et 40 secondes de retard sur l'échappée[3]. Alaphilippe passe en tête devant Warren Barguil et conforte son maillot à pois de meilleur grimpeur. Gregor Mühlberger et Alaphilippe prennent la tête dans la descente, puis attendent les autres échappés dans la portion de plaine précédant la seconde ascension, celle des lacets de Montvernier[3]. L'échappée réunifiée compte 26 coureurs[3]. Pierre Rolland passe en tête au sommet à Montvernier à la faveur d'un ralentissement du groupe dans la zone de ravitaillement[3]. Le peloton compte alors quatre minutes de retard, à 92,5 km de l'arrivée[3].
Du sommet aux premiers kilomètres du col de la Croix-de-Fer, Rolland est rejoint successivement par Valverde et Kruijswijk, puis Barguil, et enfin un autre groupe de sept coureurs[3]. Dans le col, à 73 km de l'arrivée, Kruijswijk part seul en tête[3]. À 59 km de l'arrivée, il possède six minutes et 13 secondes d'avance sur le peloton, se retrouvant ainsi leader virtuel du classement général avec une avance de trois minutes et demie sur les écarts restaient les mêmes d'ici l'arrivée. Représentant une menace pour les autres favoris du classement général, le peloton accélère sous l'impulsion des équipes AG2R La Mondiale et Movistar. Mais au sommet de la Croix-de-Fer, Kruijswijk n'a perdu que trois secondes[3].
Ce dernier parvient à maintenir un tel avantage dans la descente, mais dans la portion de 11 km de vallée jusqu'au pied de l'Alpe d'Huez, le travail de Jonathan Castroviejo et Michał Kwiatkowski de l'équipe Sky en tête de peloton réduisent son avance et quatre minutes et 20 secondes[3]. À dix kilomètres de l'arrivée, son avance n'est plus que de trois minutes et 25 secondes sur un groupe maillot jaune ne comptant plus que dix coureurs[3]. Vincenzo Nibali, Nairo Quintana et Mikel Landa attaquent tour à tour, puis Romain Bardet parvient, à sept kilomètres de l'arrivée, à prendre une dizaine de secondes d'avance au groupe maillot jaune toujours mené par les Sky, en l'occurrence Egan Bernal[3]. À moins de quatre kilomètres du sommet, Christopher Froome attaque, et double Bardet puis Kruijswijk. Geraint Thomas, Tom Dumoulin, Bardet et Landa parviennent cependant à le rejoindre. La victoire est disputée au sprint, et Thomas l'emporte[3].
Geraint Thomas devient le premier Britannique à s'imposer à l'Alpe d'Huez, ainsi que le premier coureur à l'emporter ici en portant le maillot jaune[3]. Vainqueur également la veille, le coureur gallois conforte ainsi son maillot jaune[3].
Incidents
Dans la montée finale de l'Alpe d'Huez, plusieurs incidents sont survenus. Tout d'abord, Christopher Froome a été bousculé par un spectateur manifestant son désaccord quant à sa participation[4]. Vincenzo Nibali a été victime d'une lourde chute également due à un spectateur à quatre kilomètres de l'arrivée[5]. S'il parvient à revenir à seulement 13 secondes du groupe de tête à l'arrivée, il ne peut prendre le départ de l'étape suivante, victime d'une fracture d'une vertèbre[5]. Enfin, sur le podium, Geraint Thomas, coéquipier de Froome, a dû faire face aux réactions hostiles du public lors de la remise de son trophée de vainqueur d'étape et de son maillot jaune[4].
↑ abcdefg et h« Étape 12 - Bourg-Saint-Maurice Les Arcs > Alpe d'Huez - Tour de France 2018 », sur letour.fr (consulté le )
↑« Tour de France 2018 : 5 étapes qui pourraient être décisives », sur sport.francetvinfo.fr, .
↑ abcdefghijklmnop et q« Thomas marque l'histoire », sur site officiel du Tour de France, (consulté le ).
↑ abc et d« Tour de France 2018. Thomas en patron, Bardet rassure, abandons en pagaille… Ce qu’il faut retenir de la 12e étape », sur Ouest France, (consulté le ).
↑ ab et c« Vincenzo Nibali ne sera pas au départ de la 13e étape du Tour de France », sur lequipe.fr, L'Équipe, (consulté le )
↑ abcdefghijk et l« Abandons - Tour de France », sur letour.fr (consulté le )