Acca Larentia

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Acca Larentia
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Acca Larentia est une obscure déesse chtonienne[1] de Rome (que certains identifient à la déesse sabine Larenta ou Larunda).

Selon les légendes, Acca Larentia (ou Laurentia, ou même Larentina) est la femme du berger Faustulus, la nourrice de Romulus et Rémus[2] et mère de douze enfants, en l'honneur desquels on aurait institué le collège des douze Frères Arvales. Selon Tite-Live, cette Acca Larentia était ce que les romains qualifiaient de Lupa (« louve »), c'est-à-dire une courtisane ou prostituée[3], d'où l'allaitement légendaire de la Louve[4].

Selon Aulu-Gelle, Acca Larentia est simplement une prostituée que son commerce a enrichie et qui, à sa mort, lègue sa fortune à Romulus (ou au peuple romain)[2],[5].

« Sous le règne de Romulus, ou bien celui d'Ancus Marcius, un jour de fête, le gardien du temple d'Hercule à Rome, invita le dieu lui-même à prendre part à un jeu de dés, à condition que le vainqueur fournirait à l'autre un repas et une belle fille. Le dieu accepta et gagna la partie ; le gardien lui offrit un repas dans le temple, et lui procura les faveurs de la plus belle fille de Rome, en ce temps-là, Acca Larentia. Lorsque Hercule la quitta, il lui conseilla, comme récompense, de se mettre au service du premier homme qu'elle rencontrerait. Cet homme fut un Étrusque, du nom de Tarutius, qui l'épousa. Tarutius était fort riche, et il ne tarda pas à mourir. Acca Larentia hérita de sa fortune, qui consistait en vaste domaines, voisins de Rome. Elle-même, à sa mort, les légua au peuple romain. Cette version de la légende a été évidemment inventée pour donner des titres juridiques à la possession de territoires revendiqués par Rome. Dans sa vieillesse, Acca Larentia disparut sans laisser de traces, au Vélabre, à l'endroit même où était enterrée l'autre Larentia, la femme de Faustulus. »

— Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine[6].

Le latin Acca est relié[7] au proto-indo-européen *akka (« maman »)[8],[9], comme le sanscrit akkā[9],[10] (« mère »)[11] et le grec Ἀκκώ[9],[10] (« mère de Déméter »)[11].

Acca Larentia est l'éponyme des Larentalia, célébrées chaque année le [12].

Notes et références

  1. (du grec ancien χθών / khthốn, « la terre ») ou « tellurique » (du latin tellus, « la terre ») en tant qu'elle se réfère à la terre, au monde souterrain ou aux Enfers, par opposition aux divinités célestes, dites « ouraniennes » ou « éoliennes ».
  2. a et b Joël Schmidt, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, éditions Larousse, Paris, 1993 (ISBN 978-2-03-720336-4).
  3. « Le loup et les mythes », sur www.reportage.loup.org (consulté le )
  4. Tite-Live, Histoire romaine, Livre I, 4.
  5. Aulu-Gelle, VII-7.
  6. Pierre Grimal, Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, P.U.F., Paris, 1969.
  7. Byrd 2015, p. 46, n. 14.
  8. Byrd 2024, p. 46.
  9. a b et c Byrd, p. 259.
  10. a et b Byrd 2024, p. 46, n. 14.
  11. a et b LSJ, s.v. Acca.
  12. Mayorgas 2022, 4.

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Voir aussi

Bibliographie

  • [Byrd 2015] (en) Andrew M. Byrd, The indo-european syllable, Leyde, Brill, coll. « Brill's studies in indo-european languages and linguistics » (no 15), , 1re éd., XV-311 p., 16 × 24 cm (ISBN 978-90-04-29254-3, EAN 9789004292543, OCLC 950957844, BNF 44328637, DOI 10.1163/9789004293021, S2CID 129770713, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Massa-Pairault 2011] Françoise-Hélène Massa-Pairault, « Romulus et Remus : réexamen du miroir de l'Antiquarium Communal », Mélanges de l'École française de Rome : Antiquité, vol. 123, no 2 : « Regards croisés : Antiquité et Moyen Âge dans les historiographies française et italienne »,‎ , p. 505-525 (OCLC 6733794074, DOI 10.4000/mefra.443, HAL halshs-00812098, résumé, lire en ligne Accès libre).
  • [Mayorgas 2022] Ana Mayorgas, « Rituel et mémoire féminine à Rome : le cas d'Acca Larentia et de Tarpéia », dans Delphine Ackermann, Yves Lafond et Alexandre Vincent (dir.) (av.-prop. Pierre Brulé), Pratiques religieuses, mémoire et identités dans le monde gréco-romain (actes du colloque tenu à Poitiers du au ), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 1re éd., 314 p., 15,5 × 24 cm (ISBN 978-2-7535-8609-3, EAN 9782753586093, OCLC 1349339400, BNF 47163597, DOI 10.4000/books.pur.185016, SUDOC 265346347, présentation en ligne, lire en ligne Accès libre), IIIe partie, chap. 3, p. 285-300.
  • [Prescendi Morresi 2020] Francesca Prescendi Morresi, « Une prostituée comme bienfaitrice du peuple romain : Acca Larentia et l'origine des Larentalia », dans Irene Becci et Francesca Prescendi Morresi (dir.), Imaginaires queers : transgressions religieuses et culturelles à travers l'espace et le temps, Lausanne, BSN, coll. « A contrario – campus », , 1re éd., 178 p., 15,2 × 22,8 cm (ISBN 978-2-940648-16-0, EAN 9782940648160, OCLC 8698015212, DOI 10.3917/bsn.becci.2020.01, SUDOC 26052154X, présentation en ligne, lire en ligne Accès payant), p. 63-76.

Liens externes

  • LSJ : AccaLarentiaLarentialia

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