Potentiel de Pöschl-Teller

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En physique mathématique, un potentiel de Pöschl-Teller, nommé d'après les physiciens Herta Pöschl[1] (crédité comme G. Pöschl) et Edward Teller, est une classe spéciale de potentiels pour lesquels l'équation de Schrödinger à une dimension peut être résolue en termes de fonctions spéciales.

Bien que Pöschl et Teller introduisirent, dans leur article[2] de 1933, le potentiel sous sa forme générale[3]

V ( x ) = ν ( ν 1 ) 2 sinh 2 ( x ) λ ( λ + 1 ) 2 cosh 2 ( x ) , {\displaystyle {\displaystyle V(x)={\frac {\nu (\nu -1)}{2\,\sinh ^{2}(x)}}-{\frac {\lambda (\lambda +1)}{2\,\cosh ^{2}(x)}}}\,,}

pour λ , ν > 1 {\displaystyle \lambda ,\nu >1} , de nos jours la dénomination « potentiel de Pöschl–Teller » fait plutôt référence au cas symétrique ν = 1 {\displaystyle \nu =1} pour λ > 0 {\displaystyle \lambda >0}  :

V ( x ) = λ ( λ + 1 ) 2 cosh 2 ( x ) . {\displaystyle {\displaystyle V(x)=-{\frac {\lambda (\lambda +1)}{2\,\cosh ^{2}(x)}}}\,.}

Solutions

Les solutions indépendantes du temps de l'équation (unidimensionnelle) de Schrödinger avec ce potentiel,

1 2 ψ ( x ) + V ( x ) ψ ( x ) = E ψ ( x ) , {\displaystyle {\displaystyle -{\frac {1}{2}}\psi ''(x)+V(x)\psi (x)=E\psi (x)}\,,}

peuvent alors être déterminées grâce à la substitution u = t a n h ( x ) {\displaystyle u=\mathrm {tanh} (x)} qui conduit à l'équation générale de Legendre

[ ( 1 u 2 ) ψ ( u ) ] + λ ( λ + 1 ) ψ ( u ) + 2 E 1 u 2 ψ ( u ) = 0 {\displaystyle \left[(1-u^{2})\psi '(u)\right]'+\lambda (\lambda +1)\psi (u)+{\frac {2E}{1-u^{2}}}\psi (u)=0}

dont les solutions sont les fonctions associées de Legendre P λ μ ( u ) {\displaystyle {\displaystyle P_{\lambda }^{\mu }(u)}} et Q λ μ ( u ) {\displaystyle {\displaystyle Q_{\lambda }^{\mu }(u)}} de degré λ C {\displaystyle \lambda \in \mathbb {C} } et d'ordre μ C {\displaystyle \mu \in \mathbb {C} } lorsque E = μ 2 / 2 {\displaystyle {\displaystyle E={-\mu ^{2}/2}}} .

Potentiel de Pöschl–Teller symétrique pour λ = 6 {\displaystyle \lambda =6} (courbe noir) et ses six valeurs propres (lignes rouges) E = μ 2 / 2 ,   μ = 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 {\displaystyle {\displaystyle E={-\mu ^{2}/2}}\,,\ \mu =1,2,3,4,5,6} .

Cependant, seules les fonctions P λ μ tanh {\displaystyle {\displaystyle P_{\lambda }^{-\mu }\circ \tanh }} pour ( λ , μ ) {\displaystyle (\lambda ,\mu )} tels que ( λ N  et  μ = ± ( λ + 1 j ) ) {\displaystyle (\lambda \in \mathbb {N} {\text{ et }}\mu =\pm (\lambda +1-j))} ou ( 0 < λ N  et  μ = λ + 1 j ) {\displaystyle (0<\lambda \not \in \mathbb {N} {\text{ et }}\mu =\lambda +1-j)} , où j = 1 , , λ {\displaystyle j=1,\dots ,\lceil \lambda \rceil } , sont dans L 2 ( R ) {\displaystyle L^{2}(\mathbb {R} )} [4] et donc des fonctions propres de l'opérateur de Pöschl–Teller symétrique. De plus, dans le cas λ N {\displaystyle \lambda \in \mathbb {N} } , la fonction P λ λ + 1 j tanh {\displaystyle {\displaystyle P_{\lambda }^{\lambda +1-j}\circ \tanh }} ne diffère de P λ ( λ + 1 j ) tanh {\displaystyle {\displaystyle P_{\lambda }^{-(\lambda +1-j)}\circ \tanh }} que par une constante multiplicative, il s'agit donc d'une seule et même fonction propre.

Par conséquent, l'opérateur de Pöschl–Teller symétrique n'admet des valeurs propres que pour λ > 0 {\displaystyle \lambda >0} et μ = λ + 1 j {\displaystyle {\displaystyle \mu =\lambda +1-j}} , où j = 1 , , λ {\displaystyle j=1,\dots ,\lceil \lambda \rceil } , et ces λ {\displaystyle \lceil \lambda \rceil } valeurs propres sont alors E j = ( λ + 1 j ) 2 / 2 {\displaystyle E_{j}={-(\lambda +1-j)^{2}/2}} , avec les fonctions propres associées P λ ( λ + 1 j ) tanh {\displaystyle {\displaystyle P_{\lambda }^{-(\lambda +1-j)}\circ \tanh }} .

En outre, les données de diffusion à faible énergie peuvent être explicitement calculées[5].

Dans le cas particulier où λ {\displaystyle \lambda } est un entier naturel non nul[à vérifier], le potentiel est sans réflexion et de tels potentiels peuvent également être solutions N-solitons de l'équation de Korteweg–de Vries.

Potentiel de Rosen-Morse

Un potentiel lié, le potentiel de Rosen-Morse, possède un terme supplémentaire[6] :

V ( x ) = λ ( λ + 1 ) 2 cosh 2 ( x ) g tanh ( x ) . {\displaystyle {\displaystyle V(x)=-{\frac {\lambda (\lambda +1)}{2\,\cosh ^{2}(x)}}-g\tanh(x)}\,.}

Références

  1. "Edward Teller Biographical Memoir." by Stephen B. Libby and Andrew M. Sessler, 2009 (published in Edward Teller Centennial Symposium: modern physics and the scientific legacy of Edward Teller, World Scientific, 2010.
  2. (de) G. Pöschl et E. Teller, « Bemerkungen zur Quantenmechanik des anharmonischen Oszillators », Zeitschrift für Physik, vol. 83, nos 3–4,‎ , p. 143–151 (ISSN 1434-6001 et 1434-601X, DOI 10.1007/bf01331132, Bibcode 1933ZPhy...83..143P, lire en ligne, consulté le ).
  3. Voir la formule « (2b) » de l'article suscité.
  4. En effet, les fonctions Q λ μ {\displaystyle {\displaystyle Q_{\lambda }^{\mu }}} divergent en 1 {\displaystyle -1} ou en + 1 {\displaystyle +1} — donc ne sont pas dans L 2 ( R ) {\displaystyle L^{2}(\mathbb {R} )} — pour tous les couples ( λ , μ ) C 2 {\displaystyle (\lambda ,\mu )\in \mathbb {C} ^{2}} pour lesquelles elles sont définies sur ( 1 , 1 ) {\displaystyle (-1,1)} . D'autre part, les fonctions P λ μ {\displaystyle {\displaystyle P_{\lambda }^{\mu }}} sont non triviales tout en convergeant vers 0 {\displaystyle 0} en ± 1 {\displaystyle \pm 1} uniquement pour les couples ( λ , μ ) {\displaystyle (\lambda ,\mu )} tels que ( λ N {\displaystyle \lambda \in \mathbb {N} } et μ = ± ( λ + 1 j ) {\displaystyle \mu =\pm (\lambda +1-j)} ) ou ( 0 < λ N {\displaystyle 0<\lambda \not \in \mathbb {N} } et μ = ( λ + 1 j ) {\displaystyle \mu =-(\lambda +1-j)} ) où j = 1 , , λ {\displaystyle j=1,\dots ,\lceil \lambda \rceil } .
    Voir NIST Digital Library of Mathematical Functions, §14.8 Behavior at Singularities pour les limites en ± 1 {\displaystyle \pm 1} .
  5. Pages 244–247 de (en) Siegfried Flügge, Practical Quantum Mechanics, Berlin, Heidelberg, Springer, , 1re éd., XV, 620 (ISBN 978-3-540-65035-5 et 978-3-642-61995-3, ISSN 1431-0821 et 2512-5257, DOI 10.1007/978-3-642-61995-3 Accès libre).
  6. (en) A. O. Barut, A. Inomata et R. Wilson, « Algebraic treatment of second Poschl-Teller, Morse-Rosen and Eckart equations », Journal of Physics A: Mathematical and General, vol. 20, no 13,‎ , p. 4083 (ISSN 0305-4470, DOI 10.1088/0305-4470/20/13/017, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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